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balleperdue
26 mars 2007

Pas belle la vie !

L'ultimatum pour la reprise de l'Olympique de Marseille, fixé au 23 Mars par le propriétaire Robert Louis Dreyfus (RLD), aura été fatal à Jack Kachkar ! Président virtuel deux mois durant, l'homme d'affaires canadien, spécialisé dans l'industrie pharmaceutique, aura du mal à avaler la pilule. Relégué hors du rectangle vert pour ne pas avoir apporté les fonds nécessaires au projet de reprise du club (115 millions d'euros du rachat plus 80 millions répartis en un investissement de 20 millions par saison sur quatre ans), le businessman ne concrétisera pas un " rêve ", comme il le supposait aux balbutiements de l'affaire.

L'histoire aurait pu paraître navrante dans un autre environnement. Dans le contexte marseillais, elle prend des allures risibles. Les palinodies du microcosme sudiste étant les ingrédients d'une bouillabaisse toujours plus onctueuse et à la saveur inattendue. Petit retour en arrière sur un récit pagnolesque !

Les premiers pourparlers entre les RLD et Jack Kachkar remontent à plusieurs mois. Le premier, tiroir caisse du club mais ombre de lui même dans la quotidienneté marseillaise, ne cache plus son envie de refiler le bébé avec l'eau (M) du bain. En janvier, l'offre du Canadien semble être la plus solide et convenir à l'actionnaire, qui pense avoir trouvé l'homme idoine pour se libérer du fardeau olympien. Le deal entre les parties, inscrit la date du 26 février 2007 pour le processus de vente. Jusque-là tout va bien !

Jack Kachkar développe alors une stratégie de communication tous azimuts ! Il ne craint dégun et se voit déja en haut de l'affiche ! Il nous apprend qu'il passe ses vacances dans la région depuis cinq ans, et qu'il est tombé amoureux de la cité méridionale. Encore un dégat collatéral de la série " Plus belle la vie " ? Il crie haut et fort qu'il aime le football depuis tout petit. Pour vendre un peu plus médiatiquement leur futur patron, les dirigeants olympiens, tartuffes au possible, se disent impressionnés par sa connaissance de l'ensemble du groupe professionnel et par ses discussions tactiques. Le garçon sait se prendre au jeu. Il distribue à qui mieux mieux des autographes - un prénom à consonnance américaine, Jack, ça le fait ! -, il danse sur les tables avec les joueurs, après une victoire en championnat. Malin et attentif aux coutumes locales, l'homme d'affaires, pour mieux se faire accepter, promet monts et merveilles pour les années à venir : la conservation dans l'effectif de joueurs à la valeur symbolique ou réelle, Cissé et Ribéry ; la reconquête des titres de champions de France et d'Europe ; l'arrivée de stars internationales..... Et le peuple bleu et blanc va droit au but !

Mais l'enthousiasme des uns va être contrebalancé par la suspicion des autres ! Dans une Europe du football de plus en plus sensible aux fonds extra-européens, pas toujours transparents, le débarquement d'un illustre inconnu canadien, débordant d'idées mais pas de pétrole, dans le club français le plus emblématique de ces vingt dernières années, alerte les consciences. Ainsi, à quelques encablures de la date butoir du 26 février, la DST, les RG et TRACFIN (cellule anti-blanchiment du ministère des finances) se mettent en branle pour effectuer des recherches sur la probité du futur repreneur. La DST et les RG ne signalent rien d'anormal.TRACFIN, de son côté, ne peut exercer son travail de traçabilité qu'une fois les fonds versés sur un compte bancaire français. Or c'est l'arlésienne de ce côté-ci !

Est-ce la pression des services français ou la difficulté à réunir les sommes nécessaires, qui poussent les avocats de Jack Kachkar à demander un délai supplémentaire ?
Magnanime car lassé de ce club qui lui cause autant d'ennuis judiciaires (RLD a fait appel d'une décision le condamnant à trois ans de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende dans le cadre des transferts de l'OM) que de déboires pécuniaires (il aurait investi environ 200 millions d'euros personnels depuis 10 ans), RLD autorise le report de la vente au 23 mars.

Plus le temps passe, moins Jack Kachkar est visible (mais pas risible). Absent des tribunes du Vélodrome, inexistant à la Commanderie (centre d'entraînement de l'OM), hors champs des médias, le brouillard Kachkar s'épaissit à mesure que la clairvoyance des observateurs avisés du football augmente.
Au soir du 23 mars, le couperet tombe ! Les services du président de Marseille annoncent que les négociations sont définitivement rompues, avec celui qui a fait accroire aux fans de l'OM qu'il fallait désormais compter autant avec lui qu'avec la bonne mère. Rideau sur l'énigmatique chevalier blanc, et fin de la tartufferie !

Aux dernière nouvelles, Jack Kachkar se dit " très engagé dans le projet de rachat " de l'OM.  L'espoir fait vivre !

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